Dominant Basse-Terre, le fort, maintes fois rebaptisé (Royal, Richepance, Mathilde, Saint Charles) dresse son imposante silhouette. Depuis le 21 novembre 1977 il est classé Monument historique et géré par le Conseil Général. Construit en 1650 sur l'embouchure de la rivière du Galion, cette demeure était à l'origine la maison particulière du gouverneur Charles Houel, dite chasteau de la Basse-Terre, destiné à se protéger des indiens Caraibes. Elle devint progressivement une place forte à la Vauban en dépit des défauts du site : inclinaison du plateau d'est en ouest qui le rendait très vulnérable aux boulets tirés depuis la mer, et présence, autour, de massifs montagneux comme le Houëlmont d'où il est facile de l'atteindre.
Néanmoins le fort fut construit avec d'épaisse muraille en pierres et joua un rôle défensif important dans l'histoire de la guadeloupe. Entre 1720 et 1750, les casemates, la poterne et la grande poudrière vinrent compléter la partie la plus ancienne de l'ouvrage. Entre 1763 et 1780 y furent ajoutés, les cuisines, les citernes, un souterrain qui mène dans les fossés et en direction du Carmel.
La caserne fut construite dans la moitié du XVIII ème siècle, elle abritait principalement les sous officiers. Détruite par un incendie en 1950, elle a été restauré pour accueillir les services administratifs et des expositions.
Elle se trouve à proximité de la grande rampe qui même au vieux fort.
Au sommet se trouve la porte d'entrée et la seule inscription d'une date trouvée dans le fort, 1766, année de lancement des importants travaux réalisés pour renforcer le potentiel défensif du fort.
La poudrière
Remparts avec vue mer ou montagne se succèdent....
Construit au XVII ème siècle, ce bastion a été rehaussé vers 1770 afin de faire barrage aux tirs d'enfilade des navires anglais. L'épaisseur des murs, la présence des meurtrières et surtout la guérite de guet exposée en surplomb en fond un espace important du fort. Deux citernes contruites en partie par le Père Labat qui souhaitait pouvoir s'y retirer si l'ennemi s'emparait du fort. Ces citernes ont été couvertes en 1770 par une arche calcaires à l'épreuve des boulets. A mi-hauteur, on peut encore apercevoir les étais d'un ancien plancher qui supportait d'un côté un magasin à vivres et de l'autre, un magasin ou étaient entreposés les uniformes des militaires.
Le lavoir
La prison
Le cimetière militaire abrite les tombes d'officiers décédés dans les colonies.
Les plus connus sont le général Richepance, mort de la fièvre jaune en septembre 1802, trois mois après avoir remporté la guerre de la Guadeloupe, l'amiral Gourbeyre, gouverneur, et le général Ambert, premier président du Conseil Général en 1827.
Cette porte dérobée percée dans la muraille et donnant sur le fossé qui domine le bastion servira aux chefs de la rébellion de mai 1802, Louis Delgrès et Joseph Ignace pour fuir le fort après 12 jours de bataille. La lutte contre le rétablissement de l'esclavage décidé par Bonaparte pourra se poursuivre...elle se terminera tragiquement par le sacrifice fait par Delgrès et ses hommes.
En 2002, en souvenir a été construit le mémorial Louis Delgrès lors du bicentenaire de la rébellion. Cette sculpture mégalithique à été crée par Roger Arékian.
Je reparlerais de Delgrès, figure emblématique guadeloupéenne dans un prochain post.
Nous avons beaucoup aimé la visite de ce fort. Et même si l'accès en est difficile, la signalisation étant très défaillante, il faut absolument faire le détour.... Pour nous l'un des plus intéressant monuments de guadeloupe.