A Baillif, sur les pentes de la soufrière,
au sud de Basse Terre est produit le Rhum Bologne. Nous n'avions pas encore visiter l'usine....samedi nous avons donc décidé de faire la balade...Nous y voilà....
La distillerie tire son nom des créateurs de la sucrerie. La famille De Bologne, protestante est originaire du Dauphiné, elle migre d'abord aux Pays Bas puis a partir de 1580 s'installe au Brésil lorsque le territoire est déclaré colonie hollandaise. Elle y développe la culture de la canne et le commerce du sucre et du rhum à destination de l'Europe et du Nord-Ouest. En 1640 le Portugal, désirant se réapproprier le Brésil, déclare la guerre aux Pays-Bas et la remporte. C'est ainsi que les Hollandais chassés embarquent sur des navires à destination des Antilles. Les de Bologne s'installe à Baillif est crée l'habitation. Vendu de nombreuses fois le domaine est racheté le 26 mai 1830 par Jean-Antoine Ame-Noël. Originaire de Bouillante il est le premier homme noir "libre de naissance" à devenir propriétaire d'un domaine aussi étendu (114 hectares). Son activité est fleurissante jusqu'en 1848, date de l'abolition de l'esclavage : malgré ses tentatives pour organiser le travail libre sur l'habitation, il croule sous de gros déficits. Il décède en 1850 et on l'enterre dans les jardins du domaine. Son tombeau y est toujours visible.
Suite aux nombreuses crises (ici) du sucre l'habitation est encore de nombreuses fois vendues et le 3 novembre 1930, Louis Sargenton-Callard devient propriétaire des lieux. Il reconstitue la propriété initiale en acquérant également les habitations voisines de La Coulisse et Beauvallon et oriente la production sur le rhum agricole blanc.
La distillerie est actuellement un des fleurons de la Basse Terre et une digne représentante du rhum agricole guadeloupéen.
La visite est payante (5, 80 euros !) est s'effectue en groupe d'une dizaine de personnes....elle commence par l'histoire du domaine est la vue de l'habitation
de la cloche appelant les esclaves au travail...
Puis l'on se dirige vers l'usine de production
avec son ancienne roue a aube
et son ancienne balance pour peser la canne....
Rapidement on rentre dans le vif du sujet .....la canne fraîchement coupée est contrôlée, pesée et mise sur un tapis
en direction des moulins de broyage
Les fibres obtenues après extraction du jus, la «bagasse», servent de combustible pour alimenter la chaudière
qui produit la vapeur nécessaire à la distillerie...mais revenant au vesou...après filtration celui ci est acheminé vers de gigantesques cuves...
Le jus fermenté encore appelé «grappe» ou «vin», est prêt à être distillé dans les colonnes de distillation.
La distillation
A la sortie de la colonne à distiller, le Rhum Agricole est cristallin. Il titre entre 65 et 75% vol. Une partie de ce rhum blanc sera commercialisée sous l’appellation contrôlée Rhum Agricole. Le reste, stocké dans des fûts en chêne, sera mis en vieillissement pour donner du rhum vieux.
A la sortie de la colonne à distiller, le Rhum Agricole est cristallin. Il titre entre 65 et 75% vol. Coupée avec de l'eau, en provenance directe de soufriere...! le degré d'alcool est réduit...
Il ne reste plus qu'à mettre le rhum en bouteille....comme dans la plupart des usines nous ne verrons pas l'embouteillage....je ne sais pas pourquoi !
Une partie du rhum produit sera commercialisée sous l’appellation contrôlée Rhum Agricole. Le reste, stocké dans des fûts en chêne, sera mis en vieillissement pour donner le rhum vieux. En moyenne, 1000 litres de jus fermenté donnent 100 litres de rhum à 50% vol.
Quant à la vinasse, résidu liquide de la distillation, elle est transformée par méthanisation en gaz d’alimentation d’un groupe générateur. Elle servira à l'alimentation de la distillerie en électricité....le surplus revendu à EDF permettra d'électrifier environ 200 foyers...
La visite terminée....c'est l'heure de la dégustation et surtout des achats.....! une boutique vous proposera du rhum mais aussi de nombreux produits à l'effigie de Bologne....
La visite est intéressante...le discours est bien rodé....politiquement correct....on n'oubliera pas de vous préciser que l'on peut ramener en métropole 10 litres de rhum...! je n'ai néanmoins pas retrouvé l'ambiance de la Distillerie longueteau, Karukera ou celle du Père Labat à Marie Galante ni la passion de Monsieur Marsolle du domaine de Séverin le mercredi et le vendredi à 11 heures lorsqu'il parle de son métier...mais ce n'était pas une découverte pour moi et je pense que pour une première approche d'une distillerie le lieu est tout à fait recommandable...et si l'on reprend la question classique Bologne ou damoiseau ? le plus de Bologne c'est son guide à qui vous pourrez poser les questions que vous souhaitez au contraire de La distillerie damoiseau gratuite et énormement visitée mais ou vous n'aurez comme information que des panneaux.... a vous de voir.
Si vous voulez en savoir plus vous pouvez lire l'article sur Le rhum agricole, celui sur la communication de la marque Rhum Bologne ou sur l'histoire du sucre Petite marche à la découverte des sucreries oubliées, Les sucreries en guadeloupe, réservoir de Beauvallon, vestige de poyen Les sucreries , ...la case a paie enfin sur la récolte de la canne c'est ici